28 août 2009

Sur le chemin du retour

Avant propos : Ce qui va suivre n’est pas vraiment dans la « ligne éditorial » de ce blog. Je tente juste un petit truc totalement exceptionnel sans aucune préméditation ni prétention. Sincèrement, je ne suis pas vraiment sûr ce que je veux dire à travers ce truc. Peut-être que certains d'entre vous réussiront à m'éclairer. =^.^=
 
Ça s’est passé ce soir…
Sur le chemin du retour de la crèche, j’arpente tranquillement le trottoir au guidon de ma poussette de combat. Le soleil est au rendez-vous, la température est bonne, bref, c’est une soirée tout ce qu’il y a de plus cool.

Deux bonnes centaines de mètres après mon départ, je quitte le trottoir pour traverser une route à double voies. Personne à gauche, personne à droite, je m’élance dans une traversée sur un passage piéton.

Mais une voiture arrive sur ma gauche à vive allure, lecteur CD-MP3-triple-bass-beat-extra-boom-boom en mode « elle est cool la zic que j’écoute, pas vrai toute la ville ?! »
Évidemment, je m’arrête sur la première voie, laissant le champ libre au bolide au cas où sa musique lui boucherait la vue. Mais non, un coup d’ABS plus tard, le véhicule s’arrête pile où il faut.

Ni une ni deux, je continue mon chemin, envoyant un frileux salut de la main gauche en gardant ma tête droite.

Une fois la voiture dépassée et en approche rapide du trottoir d’en face, le conducteur trouve utile de m’enguirlander à grand coup de « MERCI ! DE RIEN ! » sur un air de « va t’faire enculer connard de mes deux ». Le moteur rugit et la caisse repart de plus belle…

C’est à partir de cet instant que mon esprit part en couille pour trouver une réponse satisfaisante à la fameuse question tenant en un seul mot : « Pourquoi ? »
Que pouvait-il bien attendre pour être si déçu ? Que je lui tire le portrait pour lui dresser une statue ? Que je lâche ma poussette pour venir lui tailler une bonne pipe de remerciement ? Que je lui donne ma carte bleue avec mon code ?

Finalement, je conclue que mon geste amical de la main fut trop furtif pour être visible. Diantre, cet homme fut vexé que je ne le remercie pas !
C’est bien beau, mais le « pourquoi » reste entier…

Au cas où vous l’ignoreriez, un bouquin appelé vulgairement « code de la route » explique qu’un véhicule doit s’arrêter lorsqu’un piéton est engagé sur un passage piéton. Je suppose même que l’utilisation d’une poussette contenant un bébé doit donner quelques points de bonus supplémentaire…
Alors quoi, la société est-elle si vérolée qu’il faille remercier les personnes respectueuses des lois ?
Qu’attend-il d’autre ? Une salve d’applaudissement s’il utilise son clignotant pour tourner à droite ? Un tir de feu d’artifices s’il accepte de s’arrêter à un feu rouge ? Un point de plus sur son permis pour ne pas avoir fait d’écart et écrabouiller ma gamine ?
Sans déconner ?...

Mais mon esprit torturé ne s’est pas arrêté à cette conclusion parce que, d’un autre côté, tourner la tête et balancer un bon gros « merci » accompagné d’un sourire franc ne m’aurait pas tiré sur la gueule. Tout le monde aurait été content et j’aurai participé à faire de ce monde « a better place ».
Ouais, c’était pas si dur après tout.

Je suis peut-être une mauvaise personne mais ce soir, je n’en avais pas envie. Pas envie de dire merci pour avoir bénéficié d’un droit. Y’a des jours comme ça…
Cela dit, ça ne répond toujours pas à mon putain de « pourquoi »…

Ce conducteur, si con puisse-t-il être (si tant est qu’il soit con), ne pouvait rien espérer d’autre qu’un remerciement, qu’un sourire, qu’un signe de tête ou de la main (plus prononcé que le mien). J’en suis donc venu à me dire qu’il avait besoin de reconnaissance.
En refusant de lui adresser un simple regard, j’ai agit comme s’il n’existait pas. En un mot comme en mille, je l’ai ignoré. Je lui ai même plus ou moins montré que je me foutais de sa vie, ce qui, dans un sens, est parfaitement juste, je l’avoue.

Mais ce type, comme beaucoup, a besoin de se sentir vivant, important, respecté, que sais-je encore ! La musique à fond, fenêtre baissée, franchement, est-ce vraiment pour la qualité de l’acoustique ? J’en doute…

Finalement, j’ai ravalé mon envie de lui demander gentiment d’aller se faire foutre pour ressentir un mélange indéfini naviguant ente pitié et compassion à son égard.
Car après tout, ce type que je n’ai pas regardé… c’est un peu moi.

PS : Mon esprit à continué de divaguer quelques paragraphes encore, développant tant bien que mal ces micros réflexions. Mais la direction prise était sensiblement différente et envahi d’une pseudo philosophie nocturne si douteuse que j’ai préféré la laisser de côté.

2 commentaires:

Ticha a dit…
et bien c'était pas ton jour de chance hier pour aller récupérer Ivy: le bus puis le chauffard!
en tout cas je ne m'attendais pas à ça comme article en ouvrant le blog. tu serais pas un peu torturé à l'avant-avant veille de tes ans?
Indy a dit…

Ben heureusement qu'il ne t'a pas gratifié d'un bras d'honneur sinon tu nous aurais pondu "Le Spleen d'O'Brian"!!!
Ne viens jamais en Chine, niveau circulation tu deviendrais fou (les motards -au téléphone- roulent sur les trottoirs en sens inverse et te klaxonnent pour que tu te pousses de leur chemin!)

 

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