Cette semaine je vous propose un plan extrait du premier slasher d’une série prolifique dont l'icône est un type pas commode équipé d'un masque de hockey zigouillant tout ce qui drague aux environs de son lac, j’ai nommé :
Vendredi 13 est un slasher (ou film d’horreur dans lequel le meurtrier tue principalement à l’arme blanche ses adolescentes victimes aux hormones en feu) datant de 1980, réalisé par Sean S. Cunningham sur un scénario de Victor Miller et avec Adrienne King mais aussi le jeune Kevin Bacon.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce film, voici un lien vers sa fiche IMDB : Vendredi 13 (IMDB)
Le premier Vendredi 13 est un film très moyen (pour être très gentil) mais qui rencontra un certain succès à sa sortie et surtout entraîna une saga bien Z mais parfois jouissive grâce à l’iconique Jason Voorhees, le croquemitaine de Crystal Lake.
Mais pourquoi diable un petit film d’horreur sans talent ni dollars et tourné avec d’illustres inconnus a créé un tel buzz ??
Je ne prétends pas détenir la vérité mais j’y vois plusieurs éléments de réponses :
Tout d’abord, un titre fort accrocheur qui se devait d’être déposé et posé sur un morceau de pellicule.
Ensuite, un twist assez savoureux (regardez le film pour en savoir plus ou regardez Scream de Wes Craven qui vous le grille dès les premières minutes).
Mais surtout, surtout (et là c’est moi qui vous grille totalement le film alors si vous comptez le voir un jour, levez-vous maintenant ou taisez-vous à jamais…), un jump shot final particulièrement réussit !
Un peu de vulgarisation ne faisant pas de mal, je me dois de commencer par expliquer ce qu’est un « jump shot ».
C’est une expression composée de deux mots anglais signifiants dans l’ordre « saut » et (en gros) « plan ».
Pour faire simple, il s’agit d’un plan (souvent de coupe mais pas obligatoirement) qui vous fera sursauter à coup sûr.
C’est super facile à réaliser, ça marche sur beaucoup de monde (mais pas sur tout le monde et généralement pas sur moi), ça ne coûte pas cher et beaucoup de mauvais spectateurs pensent que c’est ÇA, la peur au cinéma.
Que nenni !
Il s’agit juste un artifice facile et galvaudé se mariant bien avec le mot « cliché » et à utiliser en connaissance de cause, donc avec parcimonie.
Il ne faut pas bannir la communauté si importante des jump shots mais essayer de contenir sa prolifération pour le bien de l’environnement cinématographique car trop de jump shots tue le jump shot.
Petit exemple avec beaucoup d’indices vous permettant de repérer l’arrivée d’un jump shot :
Une jeune fille seule avec un décolleté généreux marche dans un couloir sombre en tenant un couteau à la main.
Il y a un tueur sanguinaire dans les parages et il a déjà découpé façon saucisse de Montbéliard 3765243 de ses meilleurs amis.
Elle approche d’une porte. Le volume de la musique du film chute dangereusement et devient quasiment inexistant si ce n’est une faible note qui dure et dure encore au loin.
La jeune fille panique lorsqu’elle avance sa main en direction de la poignée de la porte quand TOUT A COUP !!!
La musique vous exploses les tympans à coup de cordes tonitruantes et autres cymbales torrentueuses pour souligner le fait que, dans le dos de la jeune fille (je vous rappelle que votre regard était tourné devant elle, sur la porte) une main se pose sur son épaule !!
La jeune fille sursaute et pousse un cri bien aigu en gesticulant.
Les popcorns volent dans la salle, les midinettes ont mouillé leur culotte.
Lorsque la jeune fille retrouve ses esprits, elle se retourne pour découvrir…
… que c’était ce con de Billy, son 3765244eme meilleur ami !
Sacré Billy…
Retour à Vendredi 13 et son jump shot final réussi (celui-là) :
Plan large, bucolique à souhait et de jour du sympathique Cristal Lake après une nuit sanguinaire.
Est-ce un nouveau film ? La photographie est travaillée, le traitement musical totalement différent, la composition du plan est réussi, c’est même « beau ».
Le plan suivant, celui que je désire mettre en avant dans cet article, est beaucoup plus proche et présente la survivante à moitié shootée sur son canoë, la main dans l’eau et le regard fuyant.
L’actrice joue comme ses pieds mais l’intérêt est ailleurs (heureusement).
L’ensemble est posé et bercé par une musique toujours très calme quand TOUT A COUP !!!
L’incroyable Jason nous montre son vrai visage horrifique (et très réussi) en bondissant hors de l’eau pour attraper l’imprudente et l’entraîner discuter avec les algues (et les autres cadavres) du fond du lac pour le restant de ses jours.
Evidemment, la musique change du tout au tout et aide au coté jump du shot.
S’en suit un gros plan de l’attardé mental…
… pour rentabiliser le coût du maquillage.
A mon humble avis, ce film mineur doit une bonne partie (la majorité ?) de son succès à ce plan final fonctionnant au poil.
Sursaut garanti pour une bonne partie des spectateurs et sortie de la salle avec le sourire favorable au bouche-a-oreille.
« Tu vas voir, à la fin, tu vas super flipper ta race ! Trop bien le film ! :-) ;-) :-D ;-D »
2 commentaires:
En revoyant plan par plan comme ça, ça semble attendu! Enfin ça c'est la pensée d'une fille qui sursaute à chaque jump shot :-)
Bon, a priori je n'ai pas encore assez grillé le film... Je vais donc ajouter dans commentaire ce qu'à révélé Wes Craven dans Scream :
Le meurtrier n'est PAS JASON dans le premier opus de Vendredi 13 mais sa mère !
Elle termine le boulot et se fait même butter... mais là, c'est son fils "mort" depuis des années qui resurgit !
C'est donc une véritable surprise car ce film nous fait croire à une histoire fantastique (le jeune Jason mort depuis des années revient se venger) puis enchaîne sur une révélation réaliste (Et non ! C'était sa mère qui tuait tout le monde par vengeance ! Les morts ne reviennent pas voyons...) pour replonger dans le fantastique dans son dernier plan (Et oui ! Il était quand même vivant ! On vous a bien eu !).
Tu vois ?
PS : Et oui aussi, tu avais sursauté, comme d'hab ;-)
Enregistrer un commentaire